logo

Visitez-nous / Jardin

Bougainvillier

Bougainvillea - الجهنمية

Description

Connu pour sa spectaculaire démonstration de couleurs, cette plante grimpante prend son nom de l’explorateur français du dix-huitième siècle: Louis Antoine de Bougainville dirigea la première expédition française autour du globe et « découvrit » la plante au Brésil.

L’appellation arabe - qui partage la même racine que le nom pour l’enfer, suggère l’effet enflammé de cette plante. Et ce que l’on prend pour des fleurs sont en fait des feuilles modifiées : les bractées colorées.

Dans les années 1930-40, la propriété était entourée de bougainvilliers. Toutes les clôtures donnant côté rue étaient plantées de bougainvilliers pour deux raisons : leur aspect décoratif ainsi que leurs épines qui protégeaient des intrus. Aujourd’hui un majestueux bougainvillier cohabite avec l’eucalyptus proche du parking accroché à 10 mètres du sol.

Poème

Le Chêne et la Vigne

(ou dans notre cas, le cyprès et le bougainvillier)

 

Les festons de la vigne extravagante et folle

Enlacés aux rameaux d’un chêne vieux et sage,

Semblent, d’un seul élan, porter comme un symbole,

Le ciel du paysage;

 

Heureux d’associer la mâle fermeté

Et le grave printemps de l’arbre toujours vert

Aux grâces de la vrille, où les grappes d’été

Lui passent au travers;

 

L’une fine et légère, avec sa fantaisie,

L’autre robuste et sobre, avec tant de noblesse,

Ils sont, en même temps, sagesse et poésie,

Poésie et sagesse.

 

Le chêne fort soutient le faible et doux sarment,

Le sarment tendre et souple embrasse le tronc dur,

Et l’un complète l’autre, ainsi que deux amants

Qui montent vers l’azur.

 

Le chêne masculine, et la vigne, si femme,

Forment en s’unissant une telle harmonie,

Un couple si parfait, qu’en leur exemple, l’âme

S’exalte et communie.

 

Leurs formes, leurs couleurs, leurs rameaux différent,

Leurs feuillages divers, leurs dissemblables fruits

Enseignent le prodige à l’homme intolérant,

Sans parole et sans bruit,

 

De vivre et de fleurir, d’être sain et prospère,

Et de s’épanouir, comme le couple agreste,

Par l’accueil généreux de son propre contraire,

Sous la voûte céleste.

 

À chaque coin d’un camp, colline, plaine ou val,

Ils marient saintement la guirlande au pilier,

Et donnent la leçon du simple végétal

Lui-même hospitalier.

 

Regarde donc, mon cœur, vois, admire et contemple

Ces rinceaux de raisin que le gland accompagne;

Leur paisible alliance, en un immense temple,

Transforme la Montagne.

 

Ils illustrent chez nous la possibilité

Du miracle si pur de l’amour du prochain;

Et de la parenté dans la variété

De tout le genre humain!…

Janvier 1940

 

Paru dans La Montagne Parfumée. Collections “Œuvres Poétiques” Volume 3, Éditions de le Revue Phénicienne, 2004.

 

Le Refuge

 

Auprès de ma demeure, à l’écart de la ville,

Quand j’ai soufre de repos, de silence et de paix,

Quand j’ai trop mal de vivre, il est un coin tranquille

Où, tel que pour la joie et l’amour, je m’en vais.

 

Là je suis seul avec l’amitié des beaux arbres,

Le pépiement soyeux des oiseaux dans un nid,

Le sourire des fleurs parmi le blanc des marbres,

Et le soir qui me semble un prodige infini.

 

Quoique autour de mes pas ce petit clos s’encombre,

Plus que dans la cité, d’une foule sans nombre,

Là j’ai pris l’avant-goût du bonheur des élus.

 

Oui, tout un peuple est là, mais calme au fond de l’ombre,

Et toute haine éteinte et tous fiels révolus,

Là les mortels sont morts, et ne se battent plus !…

 

Juin 1959

 

Paru dans La Planète Éxaltée. Collections “Œuvres poétiques” Tome 7, Éditions de le Revue Phénicienne, 2004.