Ficus

Le Bouddha

Né du Lotus, il part comme un libre cheval,

Et, vainqueur du démon du désir qui nous mine,

Trône sous le Figuier du parfait idéal

Dont le Savoir émane et l’âme s’illumine.

Là tourne avec les cieux le Rouet de la Loi

Qui s’en retourne à terre et toujours recommence,

Mais l’axe du moyeu de cet orbite immense

C’est pour chacun de nous la sainte et pure Foi.

La Foi que l’être en nous est le seul véritable

Et qu’il ne s’accomplit qu’en l’Être inimitable.

Que, ses yeux demi-clos, il lui faut contempler.

Sourire bienveillant, énigmatique et tendre,

Il n’a plus rien au monde, et n’est que plus comblé

Par cette voix d’En Haut qu’il s’éblouit d’entendre.

Paru dans La Planète Exaltée. Collections “Œuvres poétiques” Tome 7, Éditions de le Revue Phénicienne, 2004.

Arbres

Il faut savoir planter

Les beaux arbres vivants,

Sous le signe exaltant

Du splendide printemps;

Il faut savoir planter

Les arbres, les beaux arbres

Sur le plan de l’été;

C’est un devoir

Sacré;

Il faut savoir

Qu’ils ne sont pas pareils à d’insensibles marbres,

Mais qu’ils sont tout de miel et d’amour parfumés;

Il faut savoir planter

Les arbres impavides,

Pour que leur ombre douce et de tendresse avide

Ne se perde autour d’eux

En étreignant le vide

Dans le désert poudreux;

Il faut savoir planter

Les arbres magnifiques

D’accord avec le ciel,

Dans le sens du soleil;

Il faut savoir planter

À jamais et toujours

Les arbres romantiques

Dans l’orbe de l’amour,

Pour qu’ils puissant s’aimer.

Paru dans La Montagne Parfumée. Collections “Œuvres poétiques” Tome 3, Éditions de le Revue Phénicienne, 2004.