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Laurier Noble
Bay Laurel - غار
Description
Dans un passé lointain – il y a plus de 10 000 ans – des forêts de laurier recouvraient une large partie du pourtour méditerranéen. Depuis, le climat est devenu plus sec et d’autres plantes l’ont remplacé.
Aujourd’hui, cet arbuste à feuilles persistantes est surtout connu pour ses usages culinaires. De la tisane aux soupes, en passant par la liqueur ou même le café, les feuilles et baies de lauriers sont prisées pour leur arôme.
Symbole de réussite dans l’antiquité, la couronne de lauriers était décernée aux sportifs ainsi qu’aux poètes et étudiants. De là nous vient le mot "baccalauréat" (bacca laurea : baie de laurier).
Dans le jardin, l’allée de lauriers nobles s’étend de la statue de Daoud Corm jusqu’au bout du chemin. Il existe aussi des lauriers roses et blancs (oléander ou دفلى en arabe) plantés en haie pour diviser les espaces de fleurs. Attention, les fleurs de ce dernier sont toxiques !

Poème
Du Mystère de l’Évolution
Le Végétal, qui vit de lumière et de joie,
Fut le premier pionnier à quitter l’Océan ;
C’est lui qui commença d’un bord de continent
À conquérir la Vie et lui frayer la voie.
Il envahit d’abord la vase des marais,
Puis le sable désert, à l’entour de leurs plages,
Couvrit le sol aride et les plaines sauvages,
Escalada les monts et sema les forêts.
Ainsi par un effort patient et tenace,
Leur ayant préparé l’atmosphère et la place
Il se fit l’aliment des premiers animaux.
Et ceux-ci, dans les fleurs, les fruits et les arômes,
Progressant à leur tour, de l’espèce aux rameaux,
Ont enfin instauré l’avènement des hommes !
Paru dans La Petite Cosmogonie Sentimentale, Collection « Œuvres poétiques » – Tome 6, Ed. de la Revue Phénicienne, 1ère édition -2004
Le Temps Vainqueur des Conquérants
Lorsqu’au nord de Beyrouth, le Nahr-el-Kalb t’invite
À longer son courant et rêver sur son bord,
Arrête-toi, regarde et ne va pas trop vite :
C’est là qu’un jour passa Nabuchodonosor.
Sur la roche qu’arrose un pleur de cascatelle
Entre le laurier rose et les ronciers touffus,
Tu pourras l’évoquer devant sa grande stèle
Dont le temps n’a gardé qu’un vain texte confus.
Songe à sa capitale orgueilleuse et cruelle,
À sa tour de Babel qu’il voulait éternelle,
Aux cent trente lions de son temple sacré.
Songe à son tabernacle où sur une litière
D’or et de diamant, s’étendait, nue et fière
Du baiser de son roi, sa reine qui s’offrait…
Paru dans La Planète Éxaltée. Collections “Œuvres poétiques” Tome 7, Éditions de le Revue Phénicienne, 2004.