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Le nénuphar
The water lily - زنبق الماء
Description
Le nénuphar est une plante aquatique élégante, souvent associée aux étangs et aux bassins. Ses larges feuilles flottantes créent un tapis verdoyant à la surface de l’eau, offrant un abri aux poissons et aux grenouilles. Ses fleurs délicates, aux couleurs variées allant du blanc au rose ou au jaune, s’ouvrent uniquement au soleil et diffusent parfois un léger parfum. La floraison dure du printemps à l’automne. Facile à cultiver, il contribue à l’équilibre des écosystèmes aquatiques en oxygénant l’eau et en limitant la prolifération des algues.
Le bassin date du premier aménagement du jardin à la place des hangars de montage de voitures à la fin des années 1930. Il est occupé par des poissons rouges qui se nourrissent des larves de moustiques que ces derniers pondent dans l’eau.
Symbole de pureté et de sérénité, le nénuphar est souvent représenté dans l’art et la poésie. Charles Corm ne déroge pas à la règle en lui consacrant deux poèmes.

Poème
La Fleur Sacrée
On ne voit pas le fond du boueux marécage,
Mais l’on sent s’y passer quelque chose d’obscur,
C’est la gestation des germes qui s’engage
À refaire la vie et la rendre à l’azur.
Dans ce purin visqueux un secret mariage
Tente l’éclosion du miracle futur:
Plante, bête sans nombre, insecte qui surnage,
Et le plus beau de tous, le nénuphar très pur.
De cette puanteur visqueuse où rien ne bouge,
Il fusera sans bruit en pousse ronde et rouge,
Pressé de surmonter l’horreur de son lit noir.
Nous le verrons, bientôt, comme une âme en prière,
Brisant le train plombé du liquide miroir,
Offrir au grand ciel bleu son baiser de lumière!
Paru dans La Petite Cosmogonie Sentimentale, Collection « Œuvres poétiques » – Tome 3, Éditions de la Revue Phénicienne, 2004
Le Symbole Exemplaire
Miracle flamboyant de la vie intérieure,
L’exemple du Lotus, par l’Inde vénéré
Au point qu’elle en a fait son symbole sacré,
Reproduit du Bouddha l’image la meilleure.
Germant au bord des lacs, dans le bas-fond obscur
De la fange, et sa tige, à travers l’eau boueuse
Jaillissant en plein air, cette fleur merveilleuse
N’éclate avec bonheur que d’avoir bu l’azur.
De tous les tons du jour son radieux calice
Absorbé en sa blancheur et rend les purs reflets
Sans qu’alors jamais rien n’en trouble le délice.
Ainsi, nés du limon, nos cœurs sont appelés
À traverser la nuit du bourbier de la terre,
Pour ne s’épanouir qu’à la libre lumière !
Paru dans La Planète Exaltée, Collection « Œuvres poétiques » – Tome 7, Ed. de la Revue Phénicienne, 1ère édition -2004